Mettre en place un poulailler autonome sous-entend bien sûr d'atteindre l'autonomie alimentaire des poules au jardin. Dans un projet de poulailler écologique, biologique, et rentable, la première décision consiste à bannir les aliments tout prêts à base de soja et maïs Brésiliens. Mais alors par quoi les remplacer ? Par des aliments nutritifs, locaux et de qualité. C'est la garantie de volailles en bonne santé et d'une production qualitative.
Les céréales
Les poules sont omnivores, c'est un point crucial : une alimentation composée à 100% de céréales est totalement déséquilibrée pour ces volatiles qui ont besoin de protéines, de vitamines et de minéraux.
Les céréales doivent être données, mais elles doivent aussi être variées et complémentées par bien d'autres aliments. En agriculture biologique, les céréales n'excèdent pas 65% de l'alimentation.
C'est plutôt une bonne nouvelle, l'autonomie alimentaire de vos protégées ne condamne pas votre jardin à la monoculture.
L'amarante, le millet, le sorgho, l'épeautre, le maïs sont autant de compléments ou d'alternatives au blé ou au triticale. Vos restes cuits de riz ou de pâtes les raviront (à condition qu'ils ne contiennent pas de viande).
L'amarante a graines est intéressante car très riche en protéines et minéraux. La taille minuscule de ses graines lui permettent d'être donnée également aux poussins, et l'amarante peut, si vous en avez suffisamment, constituer leur unique alimentation durant les premiers jours de vie. L'amarante est très décorative, elle trouvera facilement une place dans le jardin ou aux abords du poulailler.
Amarante |
Dans les poulailler provençaux, on avait pour coutume de suspendre directement les grappes d'amarante au plafond pour les faire sécher. Les graines tombaient en partie toutes seules, ce qui constituait un complément d'alimentation sans effort pour une partie de l'hiver. Il n'était par rare de voir les poules sauter pour grappiller des graines supplémentaires, et cette image de poules sauteuses fait encore partie de l'imaginaire collectif de certaines régions.
Les végétaux
Fruits, légumes, fleurs, peuvent leur être donnés. Les oignons et agrumes ne doivent pas leur être donnés : elles ne les toucheront pas.
Certaines aliments se "retrouvent" toutefois dans les œufs. C'est le cas par exemple des poivrons rouges, qui, en grande quantité, rendront le jaune d’œuf orange voir jaune-orangé, et lui transmettront aussi un peu de son goût.
Parmi les plantes à feuilles, la consoude hachée, fraîche ou séchée, est une source importante de minéraux et vitamines facile de culture car ses feuilles coupées repoussent, permettant plusieurs cultures par an sur le même plan.
L'ail et le thym peuvent être hachés et mélangés à la nourriture, ou bien infusés dans l'eau de boisson de temps en temps : ils renforceront le système immunitaire des poulettes et les débarrasseront d'éventuels parasites digestifs.
Les aliments carnés
Jamais de viande ! Vos poules mangeront vers, insectes et invertébrés, c'est tout ce qu'il leur faut.
En ce qui concerne le poisson, il n'est pas nocif mais son goût et son odeur se retrouve dans les œufs et la chair, ce qui est vraiment désagréable. Donc si vous avez un reste de poisson, donnez-le par exemple aux coquelets qui ne seront pas destinés à être mangés avant plusieurs jours.
Pour nourrir vos poules sans trop d'effort, pensez toujours à les placer au plus près de leurs sources de nourriture : créez-leur un parcours dans un verger, plantez des plantes ou arbustes à leur attention , faites pousser les céréales dans leur parc ( protéger les jeunes plants !).
Pour la distribution des céréales, ne mettez pas tout dans des mangeoires, semez-en à la volée à l'extérieur, les poules adorent picorer, gratter... Vos "semailles" ne seront jamais perdues, si les graines ne sont pas mangées, elles produiront de jeunes pousses que les poules apprécient aussi, et si les jeunes pousses ne sont pas mangées, elles deviendront un nouveau plan à graines.
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