Dans les pays industrialisés de
mémoire d'homme, personne ne se souvient de la vie avant le pétrole.
Pour la première fois dans l'Histoire,
des populations entières ont perdu l'héritage du savoir de leurs
ancêtres. Presque tous les savoirs accumulés au cours des derniers
millénaires ont été perdus.
Qui saurait aujourd'hui construire une
roue, alors que cette invention a été l'un des premiers moteurs de
notre développement il y a 3500 ans ?
De toute façon sans pétrole ni machines, nous serions incapables de construire une route : les pavés Romains qui nous semblent archaïques aujourd'hui s'avéreraient d'une absolue complexité si nous devions créer ce type de routes sans aucune expérience en la matière.
De toute façon sans pétrole ni machines, nous serions incapables de construire une route : les pavés Romains qui nous semblent archaïques aujourd'hui s'avéreraient d'une absolue complexité si nous devions créer ce type de routes sans aucune expérience en la matière.
Le pétrole a remplacé la
quasi-totalité des savoirs ancestraux, pourtant ce remplacement
n'est que temporaire puisque nous allons devoir faire face à
l'épuisement de cette ressource. Les solutions de remplacement comme
les biogaz et autres véhicules électriques ne sont pas plus viables
sur le long terme. La production de biogaz nous condamnerait à la
famine, et les véhicules électriques emploient des batteries au
lithium, élément dont les seules sources d'extraction sont situées
en Amérique du Sud.
Cette évidence engendre une peur
panique dans les pays industrialisés, où certains voient dans
l'arrêt du pétrole le « retour à la bougie », voire
aux conditions de vie du Moyen-Age avec ses images populaires de
famines, labeur, épidémies, illettrisme, obscurantisme religieux.
Ce raccourci oublie, volontairement
peut-être, les inventions insensées du Moyen-Age. Les Hommes ont en
Europe durant cette période, relevé des défis architecturaux
impensables, inventé des navires capables de traverser les océans,
imaginé des techniques de toutes sortes incroyablement complexes.
Avec leurs cerveaux et leurs mains pour principales ressources.
Ce raccourci oublie également les 400
ans qui ont séparé la fin du Moyen-Age de l'ère industrielle.
L'arrêt de l'exploitation du pétrole
ne signifierait donc par le retour au Moyen Age mais au début du
XIXème siècle ? Cela est également absurde : nos
sociétés ont évolué, et notre rapport au monde aussi.
Le XIXème siècle a été celui de la fin de l'esclavage, le XXème celui de la décolonisation.
Le XIXème siècle a été celui de la fin de l'esclavage, le XXème celui de la décolonisation.
Au XXème siècle, les avancées
humanistes et sociales ont transformé notre rapport à l'autre et
nous ont fait prendre conscience de la richesse culturelle du monde
et de la diversité des techniques et des savoirs. Pour la première
fois dans l'Histoire, des peuples ont pu se rencontrer et communiquer
autrement que par le biais de la conquête ou de la guerre.
Mais au XXème siècle nous avons
également compris que la poursuite de l'industrialisation nous
mènerait à l'extinction de notre espèce. Quand les médias parlent
de « sauver la planète » il faut comprendre « sauver
l'Homme », car la Terre saura recréer des écosystèmes, la
vie trouve toujours un chemin.
Il n'y a eu qu'un seul survivant à la
bombe atomique d'Hiroshima : un arbre, un Gingko Biloba.
Le XXIème siècle se doit logiquement
d'être celui où l'on applique nos découvertes scientifiques à une
vision d'avenir que nos ancêtres n'auraient jamais pu avoir sans
l'utilisation du pétrole. Car le pétrole nous aura donné la chance
de mettre tous les savoirs du monde à la portée de tous.
L'agriculture a mis plus de 5000 ans à
arriver en Europe depuis la Mésopotamie. Aujourd'hui, nous avons eu
l'extraordinaire chance d'échanger nos savoirs mondiaux en à peine
quelques années.
L'erreur à ne pas commettre serait
d'enfouir cette incroyable somme de connaissances sous une nouvelle
et dernière couche de pétrole. Il faut maintenant avoir l'humilité
de renoncer à l'image de la modernisation par le modèle industriel,
et utiliser la multitude des savoirs ancestraux mondiaux à
l’innovation responsable.
L'innovation se doit avant tout de
faire avancer la société : dans notre société actuelle, on
invente de nouveaux objets de consommation de masse tous les jours,
et de nouveaux moyens d'asservir les Hommes par l'industrie. La
plupart des innovations actuelles ne sont plus innovantes
intrinsèquement, puisqu'elles n'amènent pas de nouveautés capables
de changer radicalement la société.
La véritable innovation serait la mise
en place d'une alternative au modèle industriel et à la dépendance
envers les énergies fossiles, qui tiendrait compte des avancées
sociales.
Cette alternative n'est possible qu'à
notre époque précise de l'Histoire, compte tenu de nos
connaissances, de nos modes de communication, de notre humanisme et
du recul sur les impacts des activités humaines .
L’Histoire ne connaît pas de retour
en arrière, elle continue de s'écrire et avance, toujours.
La Fée VERTE
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